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REGIONES Y BLOQUES DE LA PLANTILLA

Grenade, le rêve d'Enrique Morente

25/09/2023
Enrique Morente

Tout en prenant appui sur la tradition orthodoxe, il se lance dans une créativité d'une totale liberté qui le porte à sympathiser avec des artistes de différents genres musicaux comme Leonard Cohen ou Pat Metheny.

Enrique Morente (Grenade, 1942-Madrid, 2010)

Chanteur de flamenco. Originaire de l'Albaicín grenadin, le prestige d'Enrique parmi les professionnels grandit considérablement quand il commence à faire partie de la troupe d'artistes de Zambra, une véritable icône.

À la fin des années soixante, une rencontre entre Enrique Morente et Manolo Sanlúcar débouche sur une longue relation professionnelle. L'une de ses expériences artistiques les plus audacieuses et originales est la première représentation qui eut lieu à Grenade en 1988 du spectacle El loco romántico, basée sur l'œuvre de Cervantès Don Quichotte de la Manche.

Cette année-là, (1988) a lieu également la première de la Misa flamenca, avec des textes de San Juan de la Cruz, Fray Luis de León, Lope de Vega et Juan de la Encina ; il enregistre dans la Casa Museo de Federico García Lorca, avec des textes de Lorca. C'est très probablement le chanteur de flamenco qui a adapté le plus grand nombre de textes de poètes.

En 1994, Morente est le premier chanteur de flamenco qui reçoit le Prix national de musique décerné par le Ministère de la Culture. En février 2006, sort l'album Morente sueña la Alhambra qu'il partage avec Pat Metheny. Le disque jouit également d'une grande reconnaissance dans les Prix nationaux de la musique. En juin de cette même année, il est décoré de la Médaille d'or du mérite des beaux-arts.

Parcours magiques

« Las mimbres del río/ Iban con Bernarda/ La Alhambra lloraba/ Cantando Fernanda ». (Poème La Alhambra lloraba, adapté dans Morente sueña la Alhambra)

La magie de Grenade

Pour Enrique Morente il était impossible de ne pas tomber sous le charme de Grenade, une ville auréolée de magie, mystère, attributs que les gens de passage ne sont pas toujours en mesure d'expliquer : peut-être au caractère mélancolique du Paseo de los Tristes qui borde le fleuve Darro, ou à l'ambiance rurale de certains de ses chemins ou encore à la charge historique de ses pierres qui, il n'y a pas si longtemps, étaient des mosquées, universités et palais nasrides.

Le sultanat Nasride de Grenade fut la dernière formation politique musulmane dans la péninsule ibérique : pendant plus de 250 ans, les sultans y ont déposé l'un des héritages les plus précieux du patrimoine artistique musulman. L'Alhambra, Al-Hamra, qui signifie forteresse rouge se référant à l'argile utilisée pour sa construction, est le couronnement de ce trésor composé de rues pentues, recoins et abris secrets dans lesquels l'empreinte islamique est manifeste.

Le faubourg de l'Albaicín

Enrique Morente ou Enrique el Granaíno (le grenadin), nom sous lequel il était connu au début de sa carrière musicale, affirmait que ce qu'il aimait le plus de Grenade était le fruit du même nom, « car ses pépites ressemblent à des rubis ». Parmi les endroits préférés de cette ville maure, la plupart étaient liés au chant et à la danse flamenco, d'autres à la vie nocturne, et une grande partie au quartier qui l'a vu naître l'Albaicín. L'ensemble urbain composé du faubourg de l'Albaicín, l'ancienne forteresse et le quartier de Axares, commença à être connu sous le nom Albaicín pendant les dernières années de la période nasride.

Le quartier qui, avec le le Sacromonte est l'un des plus singuliers de la ville, se compose d'un ensemble de ruelles en pente dont les recoins pittoresques et les montées escarpées coupent la respiration au touriste. Elle a été classée au Patrimoine de l'Humanité par l'Unesco au début des années quatre-vingt.

À l'Albaicín se trouve l'un des plus grands joyaux de la ville de Grenade : le belvédère de San Nicolás. Ce point de vue qui offre une vue imprenable sur l' une estampe magnifique de l'Alhambra est un arrêt incontournable pour les voyageurs venus du monde entier.

L'Albaicín renferme également cármenes dont le mot qui vient de l'arabe, il ne pouvait en être autrement, signifie vignoble. Il s'agit d'un type traditionnel d'habitat entouré d'un petit verger ou jardin. Morente affectionnait tout particulièrement celui de la Estrella.

La Carrera del Darro

Au crépuscule ou même de nuit, l'un des lieux les plus pittoresques pour aller s'y promener est le Paseo de los Tristes, près du Darro, qui relie la cuesta del Chapiz et la Plaza Nueva. La carrera del Darro longe le fleuve et l'aux pieds de l'Alhambra, traversant le quartier de Axares, connu également sous le nom de San Pedro. C'est un luxe de se promener au bord de l'eau teintée des reflets rouges cuivrés de l'Alhambra : le nom de la rivière, Darro, semble provenir de l'expression d'auro (en or), métal dont la présence est attestée depuis l'époque romaine.

Sur le chemin, se trouvent les bains du Nogal, Bañuelo monument national depuis 1918. Le bâtiment qui faisait partie de la mosquée du Nogal aujourd'hui disparue fut, de tous les nombreux bains qui existèrent dans la médina et ses alentours, l'un des plus appréciés. Ne manquez pas de visiter les nombreuses aljibes (citernes souterraines) d'origine arabe qui abondent dans cette zone. Et surtout, faites-vous plaisir en allant déguster la succulente gastronomie de Grenade, où les tapas règnent dans chacune des rues et places du parcours, comme par exemple la Plaza Nueva ou la Plaza Larga.

Flamenco au Sacromonte

Il n'y a qu'une seule rue, celle de la cuesta del Chapiz, qui sépare Albaicín du Sacromonte, l'un des lieux magiques pour Morente et dont le nom est associé aux gitans qui vivent ici et aux figuiers de Barbarie qui jalonnent son périmètre. Situé dans la vallée de Valparaiso, sur le Barranco de los Negros (ravin des noirs), il se distingue par ses très singulières maisons troglodytiques dont l'origine n'est pas très claire.

Le début de ces constructions remonterait probablement au XVIe siècle lorsque les musulmans furent expulsés de leurs maisons. Les gitans s'y sont installés et, ce qui aujourd'hui est un centre d'attraction pour touristes en raison de ses spectacles de flamenco fut, à une autre époque, lieu de résidence des marginaux.

« Le Sacromonte est un quartier ravissant où, tout comme aujourd'hui d'ailleurs, l'art était omniprésent » disait Morente.

Morente sueña la Alhambra

Ce palais forteresse des sultans, situé dans la colline de la Sabika, fut le siège du pouvoir nasride. À l'intérieur se trouve la ville palatiale composée de trois espaces : la citadelle militaire, les palais nasrides et les vestiges de la ville résidentielle et productive.

L'histoire d'amour entre Morente et l'Alhambra date d'il y a bien longtemps et a pris forme dans un album sorti en 2006, sous le titre Morente sueña la Alhambra. Morente est né dans une famille modeste et a dû travailler très jeune, quelquefois même comme guide touristique de cette ville, à une époque où il n'était pas nécessaire d'avoir un diplôme pour exercer cette profession.

Le Patio de los Arrayanes, celui des Leones et le palais et les jardins du Partal faisaient également partie de ses lieux de prédilection. « Il y a un chemin que j'aime beaucoup et qui, si mes souvenirs sont justes, était l'ancien chemin du cimetière. Il va de la porte du Generalife au Paseo de los Tristes et c'est une pure merveille », racontait-il.

Parcours

 
  • Promenade 2 : Église de San Cristóbal et Aljibe - Église de San Bartolomé et Aljibe - Rempart de l'Albayzín (Rempart nasride) - Porte de Fajalauza ou des Almendros (Amandiers) - Aljibe de San Luis - Casa morisca (Maison mauresque) de Yanguas
 

Grenade, le rêve d'Enrique Morente
Plaza Mirador de San Nicolás. Code postal. 18010.